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Les voyants sont au vert

Publié le : 30/06/2016
Modifié le : 01/07/2016

Avant de s’envoler la semaine prochaine en Autriche pour les filles, en Suède pour les garçons, l’équipe de France poursuit sa préparation à l’INSEP, elle qui est revenue d’une tournée asiatique particulièrement fructueuse. Après un stage à Taïwan, les Tricolores ont en effet frappé fort avec deux places de quart-de-finaliste sur les World Tour Super Series de Tokyo (Japon) et d’Incheon (Corée du Sud) pour Simon Gauzy et Tristan Flore. De bon augure à un peu moins de 40 jours du coup d’envoi des JO.

Un stage asiatique bénéfique

La délégation française s’est envolée le 5 juin pour Taïwan pour un stage d’une grosse semaine qui a permis aux cinq pongistes tricolores (Simon Gauzy, Emmanuel Lebesson, Tristan Flore et Benjamin Brossier chez les hommes, Carole Grundisch côté féminin) de croiser le fer avec les joueurs et joueuses locaux dans le Centre national du tennis de table taïwanais.  « Leur nouvelle salle était superbe, avec les tables des Jeux Olympiques, c’était parfait pour se préparer avec des joueurs de très haut niveau qui mettent beaucoup de rythme dans les exercices de gammes et de vitesse », explique Patrick Chila, l’entraîneur de l’équipe masculine. Nous étions en petit comité, nous avons pu prendre le temps de rester à la salle pour échanger autour du ping. Cette semaine nous a bien préparés pour les deux World Tour. »


Le centre national d'entraînement à Taïwan

Tokyo et Incheon : Des performances à la pelle

Visiblement, le stage a en effet été fructueux, puisque tant sur le Super Series de Tokyo que sur celui d’Incheon, les Français ont fait des étincelles. Au Japon, Benjamin Brossier a ainsi signé deux belles perfs, tandis que Simon Gauzy a dominé pour la première fois Chuang Chih Yuan, n°7 mondial, et Marcos Freitas, n°12, avant de buter en quarts sur Fan Zhendong, n°2. Surtout, l’équipe de France dans son ensemble a rempli les objectifs que le staff lui avait assignés : « Nous allions au Japon pour essayer d’être dans les huit premières têtes de série en par équipes aux Jeux Olympiques et dans les seize pour Simon. Mission accomplie dans les deux cas. C’était loin d’être joué pour Simon car il avait pas mal de retard sur trois joueurs en arrivant à Tokyo, mais grâce à son super tournoi, il les a tous doublés », se réjouit Patrick Chila.


Simon Gauzy - Marcos Freitas

Ces objectifs atteints, les n°1 et n°2 tricolores ont été exempts du déplacement en Corée, où Tristan Flore a réalisé le meilleur parcours de sa jeune carrière. « Il a été énorme ! Il avait un très bon Chinois au premier tour, l’Egyptien Assar, 39e mondial, au deuxième. Il enchaîne ensuite sur deux très grosses perfs en éliminant Timo Boll et Marcos Freitas, deux joueurs qu’il n’avait jamais battus, y compris à l’entraînement pour Marcos qu’il côtoie en club, avant de menacer le n°1 mondial, Ma Long, contre qui il a mené 3-2. On savait que Tristan avait un très bon service, mais sur ce genre de rencontre face aux meilleurs, il a montré qu’il avait vraiment progressé en service-remise », se réjouit le coach des Bleus. A l’arrivée, grâce à ces performances, les Français se présenteront à Rio avec des classements à la hausse, dans le Top 20 pour Simon Gauzy, aux alentours de la 35e place pour Manu Lebesson, tandis que Tristan Flore et Benjamin Brossier seront environ 60e et 75e.  « Ca commence à faire une équipe solide », conclut Patrick Chila, « vraiment très satisfait de cette tournée asiatique où tout le monde a répondu présent. »


Tristan Flore - Ma Long

Le sprint final : Travailler la tête

De retour d’Asie, l’équipe de France a retrouvé ses quartiers du bois de Vincennes avec une semaine classique à l’INSEP en présence de l'entraîneur chinois Han Hua et de l'encadrement technique tricolore. La suite ? Une présentation officielle à la presse le 6 juillet, un départ le 7 juillet pour l’Autriche pour les filles, pour la Suède pour les hommes pour des stages communs avec plusieurs équipes européennes. Le 20 juillet, les unes comme les autres se retrouveront pour deux dernières semaines à l’INSEP avant le départ pour Rio, programmé début août. L’objectif principal de ce dernier mois de préparation ? « Techniquement, on essaie de renforcer ce qu’elles savent bien faire, on insiste plus sur les points forts que les points faibles », explique Pascale Bibaut, la coach de l’équipe de France féminine, qui estime qu’une partie du travail va être axée sur l’appréhension psychologique de la compétition, surtout pour Carole qui disputera ses premiers JO. « Par rapport à Li Xue, qui a déjà l’expérience des Jeux, Carole va les découvrir. On va donc s’attacher à bien détendre l’atmosphère. Je pense que le fait d’avoir été aux Jeux européens de Bakou l’an dernier va lui servir. Même si ce n’était pas la même échelle, c’était une sorte de répétition générale.  »


Vue sur le village olympique à Rio de Janeiro

Du côté des garçons, le discours est sensiblement le même : Patrick Chila, qui a participé cinq fois de suite aux Jeux Olympiques, a prévu de rapidement parler à ses troupes de ce qui les attend au Brésil : « Les JO, c’est une compétition complètement à part, avec une pression bien plus importante que sur un Championnat du Monde. Il faudra que les gars arrivent à rester dans leur bulle, ce qui n’est pas évident parce qu’ils vont voir des stars dans tous les sens, je pense notamment à Simon Gauzy qui est un vrai mordu de sport. C’est important dans un tel contexte de rester les pieds sur terre, de passer du village à la salle sans faire de détours, mais c’est très difficile la première fois qu’on fait les Jeux. »

Objectif…

« Ce serait présomptueux de dire que les filles vont faire un podium, répond Pascale Bibaut. Pour Carole, qui devrait jouer au premier tour une fille de son niveau, il faudra qu’elle sorte des Jeux avec le sentiment d’avoir donné le meilleur d’elle-même. Pour Xue, on peut espérer un huitième, voire un quart si le tirage est bon. Elle a prouvé qu’elle pouvait battre des filles dans le Top 15-20 avec son système de jeu particulier. » Côté masculin, Patrick Chila conclut : «  La médaille serait un exploit incroyable… » Et pourquoi pas ?