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J. Rolland : "Une médaille par équipes"

Publié le : 23/11/2017
Modifié le : 23/11/2017

A 17 ans, Jules Rolland sort d’une saison 2016-2017 pleine avec un titre de champion de France juniors, un titre européen, toujours en juniors, avec Lucie Gauthier en double mixte, et un Bac S mention très bien ! Auteur d’un bon début de saison avec l’équipe de France et son club formateur de Thorigné-Fouillard (Nationale 1), le Breton aborde les Championnats du monde juniors à Riva Del Garda avec ambition.

A quel âge avez-vous découvert le tennis de table et quelle a été votre progression ?

J’ai commencé dès l’âge de 4 ans, mon père en faisait à Thorigné-Fouillard, j’allais souvent le voir et je m’y suis vite mis parce que ça me plaisait. J’ai aussi fait du volley quand j’étais petit, mais finalement, j’ai arrêté car vers 10 ans, le tennis de table me prenait déjà beaucoup de temps, je ne pouvais pas faire les deux. Après, c’est devenu de plus en plus sérieux, j’ai augmenté chaque année mes charges d’entraînement, et vers 12-13 ans, j’ai commencé à faire partie des meilleurs Français.

Quelles ont ensuite été les étapes marquantes de votre parcours ?

J’ai continué à m’entraîner dans mon club de Thorigné-Fouillard, ensuite, j’ai franchi un palier quand je suis rentré au lycée en intégrant le Pôle Espoirs à Rennes, j’avais beaucoup plus d’heures d’entraînement et c’était ma première structure. La première année, j’ai été champion de France cadets, cela a été un moment fort. Ensuite, ma deuxième grosse étape a été mon entrée à l’INSEP l’année dernière, celle de ma Terminale. Depuis, j’ai beaucoup progressé, aux niveaux physique et technique, ça m’a beaucoup apporté.

Qu’est-ce que ça fait, la première fois qu’on met les pieds à l’INSEP ?

En un mot, si je devais résumer, ce serait : impressionnant. C’est quand même le centre national, on croise beaucoup de grands champions, dans le tennis de table, mais aussi dans les autres sports, comme Teddy Riner.

Comment s’est passée l’adaptation ?

Au début, ce n’était pas facile, parce que c’était la première fois que j’étais en internat. Ce temps d’adaptation a duré deux mois, après, je me suis mis dans le rythme, et aujourd’hui, je suis très content.

Et avec l’équipe de France juniors ?

Mon rôle a évolué : quand j’étais juniors première année, aux Championnats d’Europe, j’étais surtout en découverte, c’était la première fois que j’y participais et il y avait de gros leaders en équipe de France. Aujourd’hui, j’ai un rôle un peu plus important, parce que je fais partie des meilleurs Français de la catégorie, donc j’espère que je vais pouvoir apporter des points à l’équipe, dès ces Championnats du monde en Italie.

Des Championnats du monde qui arrivent après une saison 2016/2017 réussie, avec un titre en individuel aux Championnats de France juniors et le titre européen en double mixte, comment avez-vous vécu ces deux moments marquants ?

Je ne m’attendais pas forcément à avoir de tels résultats, mais je pense que j’ai travaillé dur pour y arriver, je le prends donc comme une récompense, je suis très content, mais pas si surpris que ça. Les Championnats de France ont été un moment très fort en émotions, mon deuxième titre de champion de France, mon premier en juniors, d’autant plus que la compétition avait été très dure, car le niveau en juniors est très relevé. Le titre européen en double mixte, c’était différent, parce que c’est quelque chose qu’on partage, c’est la première fois que je remportais un grand titre en double, c’était assez spécial.

Vous le dites vous-même, il y a une grosse densité de bons joueurs en juniors, comment vivez-vous cette concurrence ?

C’est vrai qu’il y a une grande concurrence, mais comme on se côtoie au quotidien, tout se passe super bien, on s’entend bien, c’est très important que cette cohésion de groupe existe pour avoir une bonne équipe. Et on essaie de se tirer vers le haut et de se soutenir quand certains sont dans le dur, notre objectif commun est de progresser. Là, nous restons sur une victoire en par équipes à l’Open de Hongrie, c’est une belle performance, parce qu’il y avait de bonnes équipes, j’espère que c’est de bon augure pour les Championnats du monde. Et en individuel, j’ai obtenu une médaille de bronze avec un bon niveau de jeu, c’est assez encourageant.

Du coup, dans quel état d’esprit abordez-vous les Championnats du monde ?

Ce sera déjà une découverte pour moi car ce sont mes premiers Championnats du monde, mais je n’y vais pas pour faire du tourisme ! J’espère qu’on arrivera à décrocher une médaille en par équipes, je pense que nous en sommes capables, avec quatre joueurs de niveau très proche qui peuvent se retrouver à n’importe quelle place, ce qui fait que ce sera difficile pour nos adversaires de savoir à quoi s’attendre. Après, pourquoi pas un quart de finale en simple, même si je sais que ce sera très dur parce que le niveau des Championnats du monde est très relevé.

Quels seront vos autres objectifs de la saison ?

Les Championnats de France, où j’aimerais conserver mon titre, et mes derniers Championnats d’Europe juniors où, j’espère, que l’on arrivera à décrocher le titre en par équipes qui nous échappe depuis deux ans.

Vous avez obtenu l’été dernier votre Bac S avec mention très bien, quelles études suivez-vous désormais et avez-vous un plan de carrière ?

Pour l’instant, je fais des études scientifiques, avec des mathématiques, de la physique, de l’informatique et de l’ingénierie, à l’université Pierre-et-Marie Curie, mais tous les cours se passent à l’INSEP, ce qui permet d’éviter les déplacements. Ce n’est pas facile de concilier le tout, avec les entraînements, mais j’essaie de m’accrocher, j’espère avoir ma première année de licence. Sinon, j’espère d’abord devenir professionnel de tennis de table.

Comment vos parents voient votre progression ?

Ils me félicitent, ils sont contents pour moi, mais ils gardent les pieds sur terre. Ils savent très bien que le chemin est encore long pour atteindre les grands objectifs que je me fixe, ils savent me remettre à ma place quand il le faut.

Vous jouez toujours à Thorigné-Fouillard, qui évolue en Nationale 1, quels sont vos objectifs avec le club ?

Depuis la saison dernière, l’objectif est de monter en Pro B. L’année dernière, nous avons échoué en playoffs. Cette année, on espère que ça va marcher pour nous. Notre objectif est de faire grandir le club avec ses jeunes, il y a un bon potentiel, avec aussi Rémi Menand, qui a 18 ans. Si on pouvait franchir des paliers en même temps que le club, ça serait vraiment bien.

Pour finir, quels sont vos modèles dans le sport et le tennis de table ?

Mon modèle dans le sport, c’est Rafael Nadal, c’est un joueur qui a un mental exceptionnel et beaucoup de courage. Dans le tennis de table, j’ai toujours aimé Timo Boll, à la table, c’est parfait, et j’adore son coup droit.


Informations pratiques

Championnats du Monde Juniors 2017
26 novembre au 3 décembre - Riva del Garda (Italie)