actualité

E. Gladieux : "Veiller à ce que mon sport reste exemplaire"

Publié le : 30/11/2017
Modifié le : 30/11/2017

Désignée présidente du Comité d’éthique et de déontologie de la Fédération Française de Tennis de Table qui vient tout juste d’être créé, Elisabeth Gladieux, 35 ans, explique quel sera le rôle de cette nouvelle instance et revient sur son parcours de joueuse… pas encore terminé.

Avant de parler du Comité d’éthique et de déontologie, revenons sur votre carrière de joueuse, pouvez-vous nous raconter votre parcours et quels en ont été les grands moments ?

J’ai commencé le tennis de table très jeune, à 5 ans, avec mes parents qui étaient inscrits à l’US Alouette, devenu plus tard le club de Joué-lès-Tours. C’est mon club formateur, auquel je suis restée attachée pendant 28 ans jusqu’à évoluer en Superdivision. Les meilleurs moments sont mes dix ans passés en équipe de France et mes podiums aux Europe en juniors, notamment une deuxième place par équipes. Il y a aussi mes titres de championne de France qui m’ont à chaque fois apporté beaucoup de satisfaction.

A quel moment et pourquoi avez-vous basculé vers une autre carrière professionnelle ?

J’ai commencé à prendre du recul après les Championnats du monde à Bercy (2013), je n’avais pas été sélectionnée, et du coup, j’ai fait le point pour savoir dans quelle direction avancer, sachant que je ne pouvais pas gagner ma vie avec le tennis de table et que pour percer au niveau international, il fallait vraiment s’investir dans tous les sens du terme. J’ai alors fait le choix « raisonnable » de me lancer dans une carrière dans la police. Au début en Police Secours, aujourd’hui en Police Judiciaire, en intervention. J’ai passé un concours, puis suivi des formations, la dernière pour être officier de Police Judiciaire. Je suis retournée sur les bancs de l’école, c’est super intéressant d’évoluer. Et je garde un pied dans la vie sportive et le tennis de table, je continue à m’entretenir pour mon travail et mon plaisir.

En fait, votre carrière n’est pas tout à fait terminée…

C’est vrai, j’ai du mal à arrêter… Je joue déjà pour l’équipe de France de la police, j’ai disputé les Championnats d’Europe de la police il y a deux ans (médaille d’argent en individuel derrière sa compatriote Sylvie Plaisant, avec laquelle elle a décroché l’or en double), je remets ça dans deux ans (en Slovaquie). Et depuis cette année, après avoir un peu levé le pied pour m’investir davantage dans ma nouvelle orientation, j’ai repris à un niveau un peu plus haut, puisque je me suis inscrite au club de Chelles, en Nationale 1. Ça me manquait de jouer à plus haut niveau et ça m’a permis de me rapprocher de mon niveau d’avant. Je vais tout faire pour essayer de participer une année de plus aux Championnats de France seniors, il faut toujours se fixer des objectifs ! Je me fais plaisir, le sport, c’est aussi ça, se faire plaisir, évoluer dans une bonne ambiance, avec un bon esprit d’équipe, c’est important.  

Vous venez d’être désignée présidente du Comité d’éthique et de déontologie, comment accueillez-vous cette nomination ?

Le comité vient en effet tout juste d’être créé avec cinq membres titulaires nommés par le Conseil fédéral et j’ai été désignée présidente, j’en suis très honorée. Je pense que mon passé de joueuse de haut niveau a compté, tout comme le fait que je sois encore en activité et mon profil qui mêle sport et juridique, ça va d’ailleurs m’aider pour assumer cette fonction. C’est aussi important que ce soit une femme qui porte les messages de l’éthique et de la déontologie.

Quel va être le rôle du Comité ?

Le principal objectif est de veiller à la bonne application de la charte d’éthique et de déontologie de la Fédération Française de Tennis de Table, c’est-à-dire faire en sorte que les valeurs de notre sport soient respectées. Dans ces valeurs, j’englobe le respect des institutions, des entraîneurs, des adversaires, des arbitres, des règles, de l’environnement, des spectateurs, mais aussi la solidarité, l’exemplarité, l’honnêteté, la tolérance, l’équité et les valeurs liées au fait d’être compétitif, comme le dépassement de soi. Ce sont des valeurs que j’essaie moi-même de défendre depuis 30 ans que je suis dans le tennis de table, je suis très attachée aux valeurs morales et sportives du tennis de table qui apprend l’esprit d’équipe, c’est une belle école de la vie. Donc, je considère que c’est une opportunité pour moi d’avoir l’occasion par le biais du Comité de veiller à ce que mon sport reste exemplaire.

Concrètement, comment interviendra le Comité ?

Il aura un rôle de conseil, de réflexion et de surveillance auprès de la Fédération et des institutions du tennis de table. Il émettra des avis consultatifs, fera des propositions pour faire en sorte que l’éthique et la déontologie soient respectées. Il aura aussi le pouvoir de saisir les instances fédérales s’il constate des manquements et des infractions, il n’aura en revanche pas de pouvoir disciplinaire. Nous sommes en train de travailler tous ensemble sur ce que sera son fonctionnement exact dans les mois à venir et nos domaines d’intervention respectifs, c’est tout nouveau !