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Le bilan des Tricolores

Publié le : 29/04/2019
Modifié le : 29/04/2019

De retour des championnats du Monde 2019 disputés la semaine dernière à Budapest (Hongrie), Jean-Claude Decret, responsable de l'équipe de France masculine, et Rozenn Jacquet-Yquel, responsable de l'équipe de France féminine, dressent le bilan des équipes de France avec la préparation olympique en ligne de mire.
Le site de la compétition

Jean-Claude Decret : « Cohésion et énergie collective »

La performance des garçons s’analyse sous deux angles : le temps de la préparation olympique et le temps ponctuel de ces championnats du Monde. Sur les championnats du Monde, ça a été très concluant, très positif. Au-delà des performances sportives, je tiens à souligner l’état  d’esprit des garçons. De mon point de vue, la performance individuelle est impossible sans une cohésion et une énergie collective. Quand tout le monde est ensemble, sur le même tempo, on est plus à même de réussir de bons résultats. Le très beau résultat de Simon s'inscrit dans ce contexte, d'un engagement et d'une ténacité qui payent après des moments difficiles, ce quart de finale mondial, le premier depuis 22 ans en individuel, doit lui laisser entrevoir de nouvelles grandes performances. Ceci est porteur d'espoir au même titre que  le double messieurs Lebesson/Flore qui a échoué de justesse contre les Allemands en 8èmes de finale. Le double mixte Flore/Gasnier est actuellement 7ème au classement du World Tour. Ils ont perdu avec la manière, inquiétant la paire chinoise. La qualification olympique est devenue une forte possibilité.

Autant à Alicante j’étais plus négatif par rapport aux problématiques qui entourent l’équipe de France, autant le travail qui a été effectué depuis avec le staff fédéral et les joueurs sur la manière de fonctionner en commun avec comme objectif la qualification olympique semble aller dans le bon sens. La nouvelle stratégie est en place, un nouvel état d’esprit anime l’équipe de France, à nous de renforcer tout cela. Nous y associons tous les partenaires, structures d'entraînement, clubs PRO qui permettent de fluidifier les échanges et les actions. La dynamique olympique est installée et je sens  au travers des réflexions que nous menons ensemble, que nous avons tous pour but la réussite de l'équipe de France.

Les résultats sur ces championnats du Monde sont donc bons. En raison de différents facteurs, dont pas mal de blessures de nos meilleurs joueurs, les résultats en 2018 n’étaient pas au niveau de nos attentes. Tous nos athlètes sont de retour en forme, Can Akkuzu monte en puissance, une concurrence saine s’installe au service du collectif. Nous avons beaucoup d’échéances importantes à venir en 2019 et 2020. Les championnats du Monde n’étaient pas forcément identifiés comme une échéance fondamentale, la marche est tellement haute, mais ils représentent le point de départ d’une période cruciale qui aboutira aux Jeux olympiques. Il faudra être bons aux Jeux européens en juin prochain, sur les différentes qualifications olympiques qui se profilent, faire honneur à la France aux championnats d’Europe par équipes à Nantes et performer aux championnats du Monde par équipes en Corée du Sud l’année prochaine. Le calendrier est très chargé, il faut s’y préparer dès maintenant en aménageant la planification, bien la penser pour être le plus efficace possible. J’ai confiance en la responsabilité des athlètes, du staff et de la Fédération pour mener à bien ce programme ambitieux qui peut nous amener à des choses très intéressantes. Le challenge qui nous est proposé est d’assurer la bonne santé de nos joueurs et d’individualiser leurs programmes pour qu’ils soient performants dans les compétitions citées.

J’en profite pour remercier le travail et l’investissement de tout l’encadrement. Le staff s'étoffe avec la présence aux côtés des athlètes de kinés, d'un préparateur physique, d'un entraîneur chargé de coordonner la mise en place des outils d'évaluation et de recueil de données d'analyse. Nous devons être encore plus précis, organisés. C’est une  organisation qui rajoute un peu de complexité dans la mise en œuvre mais c’est une manière de donner la possibilité aux joueurs d’être meilleurs et plus performants.

Rozenn Jacquet-Yquel : « Franchir un cap »

Le bilan de manière générale est positif, mais pas très positif. On a fait un championnat du Monde sans contre-performance mais sans véritable grosse performance non plus. Pour chacune des filles, il y a des points positifs et d’autres sur lesquels elles vont devoir s’améliorer. L’intérêt maintenant c’est de prendre conscience de leurs limites et de ce qu’il faut travailler pour le futur. Chacune s’est créé des opportunités pour aller faire une perf’, sans parvenir à saisir l’occasion. L’objectif est de travailler encore plus pour franchir ce cap.

Au vu des occasions qu’elles se sont créées, il y avait la place de faire mieux en simple. La seule petite déception, c’est le match de Pauline Chasselin qui n’a pas réussi à s’exprimer contre Pergel. C’est un frein sur lequel il faut qu’elle agisse. Parce que d’un côté, on sent qu’elle a gagné de la stabilité pour aller battre des filles plus faibles qu’elle en qualifications mais d’un autre côté, elle n’a pas réussi à s’exprimer, à vaincre le stress de ce premier tour. Pour Stéphanie, c’était un peu sa bête noire, elle sortait de 4 défaites sur cette joueuse. Malgré tout, elle est rentrée dans cette compétition de manière très positive. Elle est dans une période d’intégration d’éléments techniques, pour essayer de passer un cap, elle va travailler encore pour renforcer ces éléments-là. De son côté, comme sur pas mal d’opens, Laura se créé des occasions sur des filles du niveau Top 20 mondial. Il lui reste à gagner ce niveau d’exigence nécessaire sur les placements, sur le rythme, pour réussir à faire en permanence ce qu’elle arrive à produire de manière occasionnelle. Si toutes les 3 elles arrivent à franchir cette étape-là, elles arriveront à concrétiser ce type de victoire.

En double c’était une première expérience pour Laura et Pauline. Une première très constructive avec un niveau de jeu intéressant que ce soit sur le premier match contre les Slovaques ou le deuxième contre une paire hongroise de référence au niveau européen. Elles ont eu des occasions en menant 3-1 5/1, mais là encore il manque quelque fois de la stabilité sur les points importants, sur les moments où il faut tuer le match. Le niveau est là, il faut passer le cap et concrétiser quand les occasions se présentent.

Pour Laura et Tristan, c’est une confirmation d’un très bon niveau de jeu. On a avec nous une paire très performante qui avait un tableau particulièrement piégeux. Ils confirment leur précédentes sorties sur le World Tour, ils montent en niveau, c’est une paire très intéressante. En vue d’une future qualification olympique, c’est bien d’avoir atteint les 8èmes de finale et d’avoir pu jouer Fan Zhendong et Ding Ning. Ce championnat du Monde est vraiment très riche en expérience. Cette paire peut espérer de belles choses sur le plan européen et peut-être même mondial. En ce qui concerne Emmanuel et Pauline, ce n’était que leur deuxième fois ensemble. Ils manquent d’automatismes mais cette paire mérite d’être travaillée pour être performante.

Les résultats des Français

Simple messieurs

Simon Gauzy : quarts de finale
Emmanuel Lebesson : 16è de finale
Can Akkuzu : 32è de finale
Tristan Flore : 64è de finale

Simple dames

Stéphanie Loeuillette : 64è de finale
Laura Gasnier : 64è de finale
Pauline Chasselin : 64è de finale

Double messieurs

Lebesson / Flore : 8è de finale
Akkuzu / Cassin : 16è de finale

Double dames

Gasnier / Chasselin : 16è de finale

Double mixte

Flore / Gasnier : 8è de finale
Lebesson / Chasselin : 64è de finale


Informations pratiques

Championnats du Monde 2019 de tennis de table
21 au 28 avril - Budapest (Hongrie)