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P. Bordes : «Énormissime»
P. Bordes : «Énormissime»
Thème : interview du jeudi
Publié le : 24/05/2018
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Champion de France de PRO A en 2015, 2016 et 2017, le Metz Tennis de Table a remporté vendredi dernier le premier titre européen de son histoire en remportant la Coupe de l’ETTU dames aux dépens des Espagnoles de Girbau-Vic (2-3 à l’aller, 3-0 au retour). Un exploit pour les Lorraines que leur président Philippe Bordes n’en finit pas de savourer.

Comment avez-vous vécu le sacre européen de Metz dans une salle du Complexe Saint-Symphorien bondée ?

La semaine précédant cette finale retour a été très « travailleuse ». Après notre défaite au match aller, nous avons voulu que cette finale retour soit une fête du ping féminin français, quelle qu’en soit l’issue car on ne peut jamais être certain du résultat. Nous savions que le spectacle sportif serait quasiment garanti, compte tenu des joueuses qui étaient sur le plateau. Nous avons souhaité aussi que les spectateurs viennent assister à un show. Je pense que cela a été le cas et nous avons en plus eu la chance extrême et sublime de gagner devant quasiment 1500 personnes. C’était énormissime, une soirée fantastique dont, je pense, les gens qui sont venus se souviendront longtemps.

 

Pensez-vous que vos joueuses aient été sublimées par ce contexte ?

Oui, je pense que le soutien du public a été prépondérant. Avant de parler des joueuses qui ont réalisé un véritable exploit à Vic puis chez nous, dans la mesure où ce n’était pas gagné d’avance, je voudrais souligner le travail du coach, Loïc Belguise, car sans lui, ce n’est pas la même équipe. Cette équipe, ce sont quatre joueuses, très homogènes, et un coach qui les a parfaitement drivées. Ces cinq-là ont fait preuve d’un professionnalisme exacerbé jusqu’à cette finale qui aura été très serrée. Il n’y a qu’à voir la longueur des matchs, notamment le premier de Liu Xin qui a duré pratiquement une heure. C’était un combat, les trois victoires ont été magnifiques.

Notamment celle de Carole Grundisch qui, pour son retour au club, aura largement contribué à ce titre, que pouvez-vous nous dire sur elle ?

Carole est une tête vraiment bien faite, elle est sereine sur tous les plans, au niveau du ping, du mental, de sa vie privée, elle respire le bonheur et ça se voit. C’est une combattante hors pair qui mérite un respect énorme. Je pense que le tour du monde qu’elle a fait lui a ouvert certaines réflexions par rapport au ping. Elle est revenue avec l’envie de transmettre certaines valeurs qu’elle a indéniablement, elle fait partie intégrante de cette réussite, c’est évident.

Est-ce votre plus belle soirée en tant que président du Metz TT ?

Ah oui, sans aucun doute ! Tout y était : le suspense, l’intensité, des joueuses extraordinaires, des adversaires que je n’oublie pas, parce que le respect humain est une valeur très forte pour moi, et un public qui a littéralement poussé ses joueuses, qui a été véritablement une quatrième joueuse, tout en restant fair-play. D’ailleurs, le coach adverse a dit qu’il n’avait jamais vu une ambiance pareille, je pense que ce contexte a réussi un tout petit peu à déstabiliser nos adversaires.

Metz est champion d’Europe, mais a terminé à la quatrième place en Pro A, cela veut-il dire que c’est difficile de concilier des bons parcours en Coupe d’Europe et en Championnat ?

Je pense d’abord que c’est parce que la PRO A est le championnat le plus long et le plus dur d’Europe, composé d’équipes extraordinaires. Je suis quasiment certain que si Poitiers (le nouveau champion de France) avait été inscrit cette saison en Coupe d’Europe, il aurait fait un très bon parcours. La route est longue en PRO A, nous avons malheureusement eu l’arrivée de notre Chinoise un mois plus tard que ce qui était prévu pour des raisons administratives. Cela nous a fait perdre quelques points derrière lesquels on a un peu couru toute la saison. Après, je dirais effectivement que ce n’est pas évident de courir deux lièvres à la fois, parce que le Championnat, c’est quasiment un match européen à chaque fois, il faut durer. En même temps, le fait de livrer des combats chaque semaine en France nous a sans doute permis de performer en Coupe d’Europe, ce qui était sans doute moins le cas de notre adversaire, Vic, qui a terminé premier en Championnat espagnol avec dix points d’avance. Elles n’ont pas eu à combattre comme nous l’avons fait, cela a peut-être joué sur l’issue de la finale.

Parlons d’avenir : quel visage aura l’équipe messine la saison prochaine et quels seront les objectifs sportifs ?

Je pense que ce sera difficile de faire mieux, voire aussi bien ! Nous sommes aujourd’hui en pleine réflexion sur l’avenir, nous devrions conserver à peu près la même équipe avec quatre joueuses. De manière assez réaliste, nous allons viser le dernier carré en Championnat et en Coupe d’Europe, un peu comme cette année. Nous allons sinon continuer notre travail de fond avec notre centre d’entraînement qui marche du feu de dieu. C’est l’occasion de souligner que cette victoire en Coupe d’Europe est le fruit d’un travail de très longue haleine fait par toute une équipe, elle n’est pas arrivée en quelques semaines ou quelques mois. Il y a toute une machinerie derrière tout ça qui fait en sorte que les conditions soient optimales pour nos joueuses. J’intègre bien volontiers à ce succès le directeur technique Patrick Bayard et tous ceux qui font en sorte que notre centre d’entraînement fonctionne parfaitement. Nous vivons des aventures européennes depuis cinq-six ans, nous avons su regarder et analyser comment ça se passait ailleurs pour augmenter notre niveau de professionnalisme, c’est tout un travail de fond qui est récompensé et ça, c’est magnifique.


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