La FFTT lance pour la première année la semaine de l’arbitrage. L’objectif de cette semaine est de valoriser ces acteurs indispensables au bon déroulé de la pratique du tennis de table mais aussi vous donner toutes les informations nécessaires pour que vous aussi deveniez arbitre.

Tout au long de la semaine, découvrez les portraits de plusieurs arbitres français évoluant au niveau national ou international.
Aujourd'hui, l'avant-dernier portrait de la semaine est consacré à Blanche Saguet, arbitre nationale.

Pourquoi êtes-vous devenue arbitre ?

J’ai commencé à l’âge de 11 ans, parce que ma sœur jouait au niveau national et moi je n’avais pas le niveau adéquat pour être en national. Donc je me suis dit qu’en devenant arbitre j’aurais les moyens de la suivre sur ces compétitions et d’être toujours avec elle. Mon frère s’est par la suite lancé avec moi. Je suis arbitre nationale, j’étais inscrite pour la formation arbitrage international de cette année, mais avec mon calendrier familial et ma vie personnelle ce n’est pas possible pour le moment, même si je le garde dans un coin de ma tête.

Quelles sont vos qualités qui vous ont conduit à ce parcours ?

Je pense que  c’est  l’envie de bien faire, quand on est arbitre on est là pour montrer l’exemple aussi. Diriger également, il faut savoir s’imposer, même si l’arbitrage aide à s’imposer je pense que ce sont des qualités qu’il faut déjà avoir au début. Il faut quand même aussi être à l’écoute, c’est important en tant qu’arbitre.

Qu’est-ce que vous en retirez dans votre vie personnelle ?

Dans ma vie de tous les jours, ça m’a appris à me contrôler. J’avais un tempérament assez impulsif de base, même joueuse, je m’énervais très facilement. En étant arbitre de haut niveau on se rend compte que l’on doit toujours montrer l’exemple à la table en dehors de la table, on doit toujours être un exemple. Je ne pouvais plus m’énerver sans raison. Dans ma vie personnelle cela m’a appris à être vraiment à l’écoute, à prendre plus sur moi mais quand même à savoir m’imposer quand il le faut, même face aux adultes !

Quelles sont vos ambitions ?

Dans le futur j’aimerais passer l’examen international et me lancer dans le juge arbitrage. Je ne l’avais pas commencé en même temps que l’arbitrage car j’étais mineure. Je pense le faire à la fin de mes études, donc d’ici 5 ans.

Comment est-ce que l’on devient arbitre ?

D’abord on peut commencer comme arbitre de club, donc être licencié dans un club et demander à passer l’examen. Pour être arbitre régional, il faut voir avec des formateurs pour leur faire savoir que l’on est intéressé pour devenir arbitre ou alors les formateurs peuvent même venir à nous. Après on a des stages où l’on apprend tous les règlements, qu’on doit ensuite réviser pour les connaître et les faire appliquer. Ensuite on a un examen écrit (un QCM) et un examen pratique où l’on est évalué lors d’une rencontre. Ça c’est le « plus petit stade ».
Pour l’arbitrage national, il faut quand même avoir un peu de bagages. Là comme l’arbitrage régional, on a des formations sur des compétitions. On est évalué en pratique, pour nous aider à nous améliorer sur les procédures, et pour voir si l’on peut prétendre à passer l’examen : il y a une présélection, sur la théorie et la pratique. Puis l’examen a lieu pendant des Championnats par équipes : un examen théorique, celui-là il fait mal (rires) et pour finir un examen pratique. Étant donné que c’est théorie et pratique il faut être bon dans les deux !

Quel est l’impact de l'abritrage sur votre vie personnelle ? 

Ça prend du temps, il faut être disponible le week-end. Après il y a des arbitres qui sont juste arbitres, donc pour eux cela prend un petit peu moins de temps, moi je suis aussi joueuse. Donc tous les week-ends où je ne suis pas joueuse je suis arbitre. Quand j’ai commencé j’étais au collège et au lycée donc ça ne me dérangeait pas trop, ça me faisait louper quelques cours parfois donc c’était plutôt sympa (rires). Pour les études c’est plus compliqué de s’absenter, mais c’est plaisant puisque l’on fait des rencontres super intéressantes mais il faut avoir du temps.
Les aspects positifs que j’en garde ce sont les rencontres ! Il y a beaucoup de personnes qui sont plus âgées que moi, mais ça reste des rencontres intéressantes, ce sont des parcours de vie différents. On est tous là pour la même raison parce que l’on a la même passion, mais on n’est pas tous arrivés ici de la même manière. C’est toujours très intéressant d’échanger avec chacun, de passer des bons moments.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

C’était quand même de réussir à s’imposer. Mine de rien, quand on arbitre des seniors, quand on est jeune, et qu’en plus on est une femme, moi j’avais un peu l’impression de me faire bouffer au début (rires). Ce n’était pas évident de leur dire « non il faut faire ci et ça, le règlement ne dit pas ça », donc le début était un peu compliqué. Je me suis fait insulter une fois aussi, c’était un peu compliqué à gérer d’être attaqué personnellement, ce n’était pas facile. Mais ça reste une partie infime, il y a quand même beaucoup plus de bons moments.
Lorsque j’ai fait les France seniors au Mans, c’est la seule fois où je me suis fait insulter, je l‘ai assez mal vécu. Sinon c’était pendant un Championnat de France par équipes, quelqu’un qui ne servait pas correctement et je le reprenais et donc j’ai dû le sanctionner à un moment. Ça ne lui a pas plu et donc on s’est un petit peu pris la tête !

Au sein de la FFTT, des formations sont organisées régulièrement dans l’année pour permettre aux candidats d’acquérir les différents grades d’arbitres et de juges-arbitres référencés et permettant d’exercer aux différents de niveaux de compétitions, individuelles et par équipes. Dès le plus jeune âge, vous avez ainsi la possibilité de vous engager pour le tennis de table via l’arbitrage.

Si vous êtes intéressé par l’arbitrage, que vous souhaitez en savoir plus ou que vous souhaitez vous inscrire à une formation, veuillez-vous rapprocher de votre ligue : https://www.fftt.com/site/jouer/ou-jouer/trouver-ligue-ou-comite