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Le Ping face à Parkinson : rencontre avec Hervé

Publié le : 11/04/2023
Modifié le : 11/04/2023

En cette journée mondiale Parkinson, nous sommes partis à la rencontre d’Hervé Morel. Un homme qui s’entretient physiquement grâce au Ping, poursuit la compétition et s’évade ainsi par le sport.

Ce 11 avril, la journée mondiale Parkinson a une résonance particulière pour notre discipline qui apparaît comme une discipline ô combien bénéfique pour les personnes atteintes de maladies neuroévolutives et pour notre fédération partenaire de France Parkinson.

Malade depuis près de 15 ans et âgé seulement de 51 ans, Hervé Morel pratiquait le tennis de table avant le diagnostic. Après l’annonce, Hervé a poursuivi et même intensifié sa pratique sans jamais arrêter le tennis de table qu’il a découvert à l’âge de 16 ans. Si la maladie l’a fait changer son quotidien, stopper le football, elle lui a permis de s’épanouir, d’apprendre l’urgence de vivre au présent et de se passionner davantage pour le Ping. Hervé a même fait le choix d’organiser, le samedi 24 juin, le premier Open national Ping Parkinson à Aizenay. Rencontre avec ce pongiste dont la passion est aussi grande que sa résilience.

  • Bonjour Hervé, à quelle fréquence pratiquez-vous le Ping ?

Depuis le diagnostic, j’ai intensifié ma pratique. Je pratiquais auparavant du foot et du tennis. Leurs pratiques étaient devenues trop compliquées avec la maladie. J’ai poursuivi le tennis de table qui est mon premier sport.

Avec mon club, je m’entraîne trois fois par semaine, le mardi, le mercredi et le jeudi soir, sur des créneaux d’environ deux heures. Je n’ai pas d’entraînement dirigé, ce sont des séances où tout le monde joue avec tout le monde.

  • Que vous apporte la pratique du tennis de table, physiquement et mentalement ?

Je n’y avais pas pensé avant, je pratiquais le tennis de table parce que j’aime ça, mais c’est vrai qu’au niveau des réflexes et de la coordination, je pense que je n’ai pas trop perdu tout comme sur l’entretien physique. Ce n’est pas facile de se comparer, mais si je me compare avec d’autres personnes du même âge qui ont une maladie similaire, je trouve que je n’ai pas perdu beaucoup physiquement.

Mentalement, on conserve du lien social. Les Parkinsoniens perdent facilement le lien social, puisqu’on a du mal à communiquer et on a plutôt tendance à s’isoler. Pratiquer un sport aide à conserver des échanges et le tennis de table, c’est avant tout du plaisir. Je pense que le cerveau génère des endorphines qui naturellement aide. Il faut aimer le sport et le tennis de table, mais c’est un sport que tout le monde peut pratiquer et y trouver du plaisir.

  • Participez-vous à des compétitions ? Si oui, pourquoi ?

Je joue en championnat par équipe avec mon club en Vendée, parce que je suis resté compétiteur. Mais ce n’est pas facile, car le stress bloque beaucoup de choses et on a plutôt tendance à tout de suite stresser. C’est ça qui est dur. 1 fois sur 10 je joue bien en championnat et, 9 fois sur 10, je suis frustré, mais pour la seule fois où je suis bien, ça enlève toutes mes frustrations passées.

  • Comment vous ait venu l’idée de créer le 1er Open national Ping Parkinson ?

C’est grâce notamment à la diffusion sur Arte d’un reportage sur un joueur allemand qui a un peu près mon âge, qui a toujours pratiqué le tennis de table et qui a organisé cela en Allemagne. Il disait que la maladie lui avait apporté beaucoup, alors qu’il n’avait jamais pensé à ça. Et quand j’ai vu ce reportage, je me suis dit : « C’est moi en allemand ! ». Ça a fait tilt !

  • Pouvez-vous nous en dire plus sur cet événement ?

C’est une compétition mise en place avec la FFTT. Il s’agit du premier rassemblement de parkinsoniens pongistes pour une journée notamment d’échanges d’expérience et de solidarité. Cela va être un moment convivial avec pour slogan « Avec le Ping, je contre et je bloque Parkinson ! ».

Il y aura deux tableaux dans ce tournoi. Un tableau découverte pour ceux qui ont une pratique loisir et qui ne veulent pas se lancer dans la compétition et un tableau expert pour ceux qui veulent faire de la compétition. Un événement pour lequel j’ai l’appui de mon club et de ma commune que je remercie.

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  • Que diriez-vous aux personnes malades qui ne pratiquent ni Ping ni sport ?

Chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a. Sans être un donneur de leçon, je dirais que le sport est indispensable dans notre maladie. Il ne faut pas se mettre de limite et attendre sur son canapé que les choses se passent.

En France, 1 personne sur 50 sera directement atteinte au cours de sa vie1. La maladie de Parkinson, qui constitue la 2ème cause de handicap moteur après les AVC2 et qui est en constante augmentation, doit devenir un véritable sujet de préoccupation dans les politiques de santé.

À l’occasion de la journée mondiale, plus de 50 événements sont organisés dans toute la France aux mois d’avril et de mai pour informer, sensibiliser, et soutenir les personnes malades, les aidants et les proches.

Toutes les informations sur cette journée ici