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© FFTT / Rémy Gros
© FFTT / Rémy Gros

Bastien Rembert : "Les JOJ, le plus gros objectif"

Publié le : 08/02/2018
Modifié le : 08/02/2018

Auteur d’une première partie de saison réussie avec notamment une 3e place sur le Top 10 européen junior et des résultats probants en Pro B avec Nantes, Bastien Rembert, 17 ans, a été choisi par la DTN pour disputer les tournois de qualification aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires (6-18 octobre) à Hodonin (République tchèque, 12-13 février) et Rades (Tunisie, 24-25 mars). Avant le premier rendez-vous, le Breton se confie.

Comment avez-vous découvert le tennis de table et comment s’est passée votre progression ?

Mon père y jouait depuis qu’il était jeune, du coup, j’allais souvent voir ses matchs par équipes à Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine), et à la fin, nous jouions ensemble. Ça m’a plu si bien que je me suis aussi inscrit au club. J’avais aussi fait du patinage, du judo et du foot, finalement, j’ai choisi le tennis de table. J’ai été formé par mon entraîneur à Vern, Frédéric Lebreton, puis j’ai été repéré par le Pôle Espoirs de Bretagne où je suis resté deux ans, avant d’aller au Pôle France de Nantes. Depuis un an et demi, j’ai intégré l’INSEP, où je m’entraîne tout en étant en Terminale S. Je passe mon Bac en septembre, j’aimerais bien m’orienter ensuite vers la préparation physique. Au début, le rythme était assez difficile, parce que les journées sont très chargées, mais je me suis finalement bien adapté et j’apprécie le fait de côtoyer dans ma classe des sportifs qui pratiquent d’autres disciplines.

Aviez-vous des modèles quand vous étiez jeune ?

Oui, j’aimais bien Timo Boll et le Danois Michael Maze. Je suis aussi assez admiratif de tous les Chinois, forcément, parce que ce sont les meilleurs.

Justement, vous aviez été faire un stage en fin d’année 2016 en Chine, qu’en gardez-vous ?

C’était vraiment hyper enrichissant de s’entraîner avec des joueurs d’un tel niveau. Je ne me suis pas entraîné avec Ma Long et les meilleurs seniors, mais je les voyais s’entraîner, j’ai beaucoup appris en les regardant, notamment en termes d’implication qu’ils mettent au quotidien. Je regardais Ma Long, c’était toujours lui qui arrivait le premier à la salle et toujours lui qui partait le dernier. Comme par hasard, c’est lui le meilleur…

En rentrant en France, vous aviez remporté l’Open de France à Metz, faut-il y voir une relation de cause à effet ?

Ça n’a pas payé directement, mais c’est vrai que trois semaines après, je remporte cet Open de France. Derrière, je fais une finale à l’Open de Pologne, donc oui, ce stage m’a sans doute aidé à progresser.

Vous avez ensuite gagné votre sélection pour les Championnats d’Europe juniors au Portugal, comment avez-vous vécu cette compétition ?

J’étais vraiment content d’être sélectionné, car c’étaient mes premiers Championnats d’Europe, j’étais passé tout près de la sélection en cadets sans être retenu. Là-bas, ça s’est moins bien passé que je ne l’aurais aimé : en par équipes, on passe tout près de la médaille, on s’est fait éliminer en quarts après un match très serré contre les Roumains, et en individuel, je me suis un peu laissé rattraper par l’enjeu. J’étais tendu et je suis passé à côté de mon match, c’est donc un sentiment mitigé.

Cela ne vous a pas empêché d’attaquer fort la saison 2017-2018 avec des troisièmes places au Top 10 européen et sur le World Junior Circuit en Egypte, plus une qualification aux Championnats du monde, sentez-vous que vous êtes en train de franchir un palier et si oui, dans quels domaines ?

Oui, une troisième place au Top 10, c’est vraiment la preuve d’une belle progression. L’année dernière, j’étais 30ème européen, et là, je termine troisième du Top 10. En championnat aussi, en Pro B, j’ai senti cette progression : l’année dernière, je gagnais très peu de matchs, et cette saison, je suis à plus de 50% (8 victoires-6 défaites). Je trouve que je suis plus agressif sur les services, remises et premières balles. Ça me fait faire quelques fautes, mais je pense qu’en travaillant, je peux arriver à les gommer.

Quels sont les autres domaines dans lesquels vous estimez devoir travailler en particulier ?

Dans la tête, je pense. Souvent, quand j’ai des occasions, j’ai encore du mal à les prendre. Sinon, techniquement, je pense avoir encore beaucoup de travail, notamment en contre-initiative revers.

Vous avez disputé en novembre en Croatie un tournoi qualificatif pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse qui auront lieu en Argentine (6-18 octobre) sans parvenir à vous qualifier, qu’en gardez-vous ?

De la déception, parce que je suis vraiment passé tout près de la qualif’. J’ai battu le numéro 1 qui était dans mon tableau en quarts de finale, il ne me restait plus qu’un match à gagner pour gagner mon billet. Mais je n’ai pas très bien joué alors que mon adversaire m’a mis beaucoup de pression, il m’a surpris.

Il vous reste encore des chances de vous qualifier avec deux tournois, dont le premier en République tchèque (le vainqueur ira aux JOJ), dans quel état d’esprit l’abordez-vous ?

J’y vais clairement pour me qualifier. Tous les joueurs qui sont là-bas, je les ai déjà tous battus, c’est la preuve que j’ai ma chance, à moi de ne rien lâcher. Ce qui est sûr, c’est que cette qualification pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse est mon plus gros objectif de la saison, c’est la plus grosse compétition actuellement qu’on puisse faire en juniors. C’est donc un gros objectif d’y aller, mais pas seulement pour regarder, pourquoi ne pas y aller pour faire quelque chose ?

Quels sont les autres objectifs de ce premier semestre ?

Les Championnats de France, les Championnats d’Europe. J’aimerais bien qu’on regagne le titre européen en par équipes, cela fait deux ans qu’il nous échappe et je pense que nous avons une équipe très homogène qui est capable d’aller chercher l’or. J’aimerais bien aussi remporter une médaille en simple. Et aux Championnats de France, je vise clairement la victoire, d’autant plus que si je ne réussis pas à me qualifier avant pour les JOJ, ce sera un tournoi de qualification.

Vous parlez d’équipe de France très homogène, vous êtes effectivement très proches avec Jules Rolland, Irvin Bertrand, Léo de Nodrest entre autres, comment vivez-vous cette cohabitation qui est aussi une concurrence ?

C’est bien que nous soyons tous proches, on se voit tous les jours, à part Irvin qui est en Allemagne, je pense que ça nous tire vers le haut. Après, ce qui nous manque peut-être pour gagner une grosse compétition en par équipes, c’est d’avoir un leader. Nous n’avons pas pour l’instant de joueur qui se démarque vraiment et sur lequel on pourrait compter en toutes circonstances, mais ça peut venir.

Vous parliez de vos performances en club avec Nantes, comment vivez-vous cette saison que vous avez abordée dans la peau d’un titulaire en Pro B ?

L’année dernière, j’étais plus dans un rôle de numéro 3, j’avais été moins performant, sans doute parce que c’était ma première année en pro. C’est toujours difficile de se retrouver contre des joueurs d’expérience. Cette année, ça va vraiment mieux, je n’ai pas beaucoup perdu de matchs serrés, j’ai battu de bons joueurs, je sens que j’ai la confiance de l’équipe, mes partenaires savent que je ne suis pas moins fort qu’eux. J’ai prouvé que je méritais ma place. Et ça se passe bien au quotidien, Dorin (Calus) a été mon entraîneur au Pôle France à Nantes, il continue à me conseiller, Damien Provost et Guy Elensky sont aussi là pour me coacher pendant les matchs.

Quels sont les objectifs d’ici la fin de la saison ?

L’objectif premier, c’est le maintien, je ne pense pas que nous ayons encore une équipe assez forte pour monter. Pour l’instant, nous nous sommes bien éloignés du dernier, on va essayer de continuer à grappiller des places pour terminer le plus haut possible dans le tableau.

Pensez-vous que vous avez bientôt, à titre personnel, le niveau pour jouer en Pro A ?

Non, je n’ai pas encore un niveau assez stable pour jouer en Pro A. Il me faut encore quelques saisons pour y aller, il ne faut pas brûler les étapes.

Vous avez des journées bien remplies entre entraînements et études, que faites-vous en dehors, suivez-vous d’autres sports ?

J’aime bien passer du temps avec mes copains, regarder des séries, je viens de terminer « La Casa de Papel », je conseille vraiment, c’est une super série. Sinon, j’aime bien voir du tennis à la télé, je suis très fan de Roger Federer.