La FFTT lance pour la première année la semaine de l’arbitrage. L’objectif de cette semaine est de valoriser ces acteurs indispensables au bon déroulé de la pratique du tennis de table mais aussi vous donner toutes les informations nécessaires pour que vous aussi deveniez arbitre.

Tout au long de la semaine, découvrez les portraits de plusieurs arbitres français évoluant au niveau national ou international.
Aujourd'hui retrouvez Thomas Bertin, arbitre internantional.

Pourquoi êtes-vous devenus arbitre ? Quel est votre grade de formateurs ?

Je suis devenu arbitre par simple curiosité en 2010, parce qu’un copain à moi s’était inscrit à la formation et je me suis dit pourquoi pas. J’avais alors 22 ans tout en étant joueur à côté. Finalement ça m’a beaucoup plu et j’y suis toujours resté depuis 11 ans maintenant. Cela m’a permis d’accéder à des compétitions auxquelles je n’aurais jamais pu participer en tant que joueur. Je suis aussi formateur d’arbitres et de JA1 depuis 4 ans. J’aime transmettre, je trouve que c'est très important, c’est d’ailleurs pour ça que j’en ai fait mon métier puisque je suis aussi professeur de mathématiques. 

À quel âge avez-vous commencé ?

J'ai eu mon premier grade d'arbitre, arbitre régional, en 2010 à 21 ans. Je suis devenu arbitre national à 24 ans et arbitre international à 29 ans. Je suis maintenant formateur d'arbitres régionaux et de JA1 depuis 2016.

Quelles sont vos qualités qui vous ont conduit à ce parcours ? 

Je dirais la pédagogie, savoir expliquer nos décisions, savoir expliquer pourquoi on tranche d’une manière et pas d’une autre. La curiosité et l’envie d’apprendre toujours plus. Savoir aussi garder son sang-froid dans les situations les plus complexes. De la diplomatie, savoir expliquer nos décisions calmement et parfois régler des situations conflictuelles. Mais aussi un peu de rigueur, d’autorité, de logique et beaucoup de bienveillance.

Qu’est-ce que vous en retirez dans votre vie personnelle ?

Beaucoup de plaisir, c’est pour ça qu’on y retourne et que l’on continue. C’est toujours agréable de voir des belles rencontres, de belles parties avec aussi du fair-play. Puis c’est également valorisant, je suis joueur donc dans une salle dès qu’il y a une question, des points de règlements, beaucoup de personnes viennent vers moi afin de savoir comment ça se passe exactement. Donc oui c’est relativement valorisant.

Quelles sont vos ambitions ?

Quand j’étais petit, mon rêve comme beaucoup c’était les Jeux Olympiques, donc ça reste dans un coin de ma tête. Puis je me dis ça arrive très vite en France, donc pourquoi pas à Paris. Il me manque encore quelques étapes, notamment le grade d'arbitre international Blue Badge (2ème échelon international). Ça reste un rêve, ça va être compliqué je le sais, mais pourquoi pas !
Quand j’étais jeune il y avait deux joueurs que je souhaitais absolument arbitrer, c’était Vladimir Samsonov, c’est chose faite et il me reste maintenant Timo Boll. J’espère le faire avant sa retraite, c’est la dernière case à cocher ! 

Quel est l’impact de l'arbitrage sur votre vie personnelle ?

Ça prend du temps bien sûr, j’ai ma vie de famille à côté, je suis papa de 3 petites filles, forcément ça prend quelques week-ends. Je ne remercierai jamais assez ma compagne et ma famille de me laisser le temps d’exercer ma passion. Mais d’avoir ce rôle d’accompagnateur pour les futurs arbitres, ça permet d’avoir de la pédagogie, donc dans ma vie de famille aussi. Être un peu plus calme, le sang-froid également lorsque l’on a des situations plus conflictuelles, là encore dans la vie de famille on gère plus facilement on va dire.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

Ça m’est arrivé de me faire insulter, un joueur qui ne comprenait pas mes décisions. Cela a été un moment assez compliqué, je me suis posé pas mal de questions sur l’arbitrage, si je pouvais continuer ou non. Puis finalement le plaisir a pris le dessus et j’ai continué. Les difficultés c’est ça, réussir à faire passer nos décisions et les expliquer, ce n’est pas toujours compréhensible par certains. Il existe aussi d’autres décisions contestées, notamment lors des matchs en PRO par exemple avec plus d’enjeu, où c’est toute la salle qui ne comprend pas notre décision des fois ! Donc on essaie d’être le plus pédagogue et d’expliquer ensuite pourquoi on a fait tel choix. 

Quel est le rôle éducatif de l’arbitrage et quel est le rôle des formateurs ?

Un arbitre doit savoir prendre des décisions, parfois avoir un peu d’autorité. Il se doit surtout d’être pédagogue pour pouvoir expliquer cette décision aux joueurs tout en s’appuyant sur le règlement.
Les joueurs à tous les niveaux, doivent être arbitrés de la même façon. Si on arrive à former les arbitres de la même manière, dans le même « moule », qu’on soit arbitré par untel ou untel, toutes les décisions seront compréhensibles par tout le monde.
Par souci d’homogénéité, notre rôle de formateur il est important pour ça, faire en sorte que la décision soit la même quel que soit l’arbitre. C’est ça qui est sympa dans l’arbitrage, on est toujours à se demander entre nous : « toi tu aurais réagi comment ? », on s’interroge entre collègues arbitres. Ça crée une petite famille en fait ! Lors des formations on demande justement aux joueurs comment ils auraient réagi et puis s’ils prennent leur casquette d’arbitre s’ils avaient eu la même décision.

Au sein de la FFTT, des formations sont organisées régulièrement dans l’année pour permettre aux candidats d’acquérir les différents grades d’arbitres et de juges-arbitres référencés et permettant d’exercer aux différents de niveaux de compétitions, individuelles et par équipes. Dès le plus jeune âge, vous avez ainsi la possibilité de vous engager pour le tennis de table via l’arbitrage.

Si vous êtes intéressé par l’arbitrage, que vous souhaitez en savoir plus ou que vous souhaitez vous inscrire à une formation, veuillez-vous rapprocher de votre ligue : https://www.fftt.com/site/jouer/ou-jouer/trouver-ligue-ou-comite